À partir de 1970

L’heure des mesures d’urgence

À I'aube des années 1970, la flamande a manifestement perdu toutes chances de conserver un effectif significatif et sa situation devient même très préoccupante.

Elle se résume à:

  • Une population de la race évaluée en 1967 à 150000 animaux au total et fondant à vue d'oeil. En 1970 on ne compte que 20 000 inséminations artificielles et moins de 3 000 vaches contrôlées.
  • Un noyau de sélectionneurs divisé en autant de groupes que d'options génétiques. S'opposent ainsi les tenants de la flamande pure, ceux acceptant une infusion plus ou moins forte de sang danois et ceux irréductiblement attachés à la rouge belge, imprégnée ou non également de sang danois.
  • Un centre d'insémination artificielle n'admettant plus de taureaux dans ses stations et se limitant à l'importation de semences de taureaux du Danemark ou de Belgique.

Depuis 1965, Monsieur Michel Geerssen de Cappelbrouck assure la présidence du Herd-Book.

Président du Contrôle Laitier des Flandres, occupant de nombreuses responsabilités au syndicalisme et à la Chambre d'Agriculture, Monsieur Geerssen gère la race dans un perpétuel climat de tensions avec beaucoup d'autorité et de compétence.

Homme de dialogue et de conciliation, il entreprend avec l'appui de Monsieur Jean Grillon, Chef du service économie agricole des services régionaux de l'agriculture de redonner un semblant d'unité à la structure et de potentiel génétique à la race.

Ensemble, ils saisissent l'opportunité de la loi sur l'élevage de 1966 initiée par le Docteur Vétérinaire Maurice Cornette, Député des Flandres, pour conduire, la mutation du Herd-Book en UPRA, c'est à dire, Unité Nationale de Sélection et de Promotion de Race.

Ce fut une période d'intense ébullition intellectuelle en raison des critères exigés pour le passage à la nouvelle structure, constitution des colléges, schéma de testage, qualifications des reproducteurs, etc..

Plutôt contraints par la fonte de leurs effectifs que véritablement attirés par le contenu du projet, les éleveurs de la Rouge Belge participent aux débats et réintègrent le livre généalogique en 1969.

Dès lors, la création de l'UPRA devient effective en 1970. Elle prend le nom d'UPRA de la race bovine "Rouge Flamande" pour officialiser le rapprochement des éleveurs de Rouge Belge avec les éleveurs flamands purs.

L’appartenance de la flamande au grand groupe de races rouges européennes ayant toujours été admise, cette terminologie de "Rouge Flamande" sera conservée même lorsque le noyau Rouge Belge disparaîtra par un manque total de suivi de la race dans son pays d'origine.