Herd-Book

L'un des plus anciens de France

De la triple finalité du bétail du XVIIIe siècle, lait, viande et travail, on évoluera en 1800 par la création de cheptels plus ou moins orientés vers le lait ou vers la viande.

Ainsi, les hécatombes provoquées par la peste bovine de 1816-1818 nécessitèrent une importation considérable de bétail Hollandais, qui améliora la productivité laitière.

Après 1830, le gouvernement de Louis Philippe encouragea la consommation de viande et la sélection d'animaux de ce type. L'heure était à l'anglomanie et l'importation de géniteurs Durham permit d'étoffer le bétail flamand au détriment du potentiel laitier.

Ce recours au sang Durham ne dura que de 1839 à 1870 car dès 1850 souffle un esprit d'amélioration générale et de recherche des caractères laitiers.

Après la guerre de 1870-1871, les concours des sociétés d'agriculture et spécialement celui de la foire des rameaux de Bergues prennent un essor considérable

Sous l'impulsion du vétérinaire Coolen, les agriculteurs de la Flandre allaient prendre conscience de la valeur de leur élevage et de l'urgence de se doter d'un livre généalogique déjà préconisé en 1857 par Lefour.

Coolen se chargea de mettre l'organisation sur pied mais il fallut toute l'autorité du sénateur-maire de Bergues, Monsieur Claeys pour lui donner une consécration officielle, obtenir les appuis financiers du Ministre de l'Agriculture et du Conseil Général du Nord et résister aux attaques des sociétés d'Hazebrouck et de Bailleul animées des mêmes intentions.

Sous la présidence du sous préfet Pichon, le Herd-book flamand est officiellement créé lors du banquet de la Foire des Rameaux de Bergues du 12 juillet 1886.

En 1888, Coolen précise déjà les caractères qui distinguent la race flamande pure. Même s'il assigne à la sélection le double but "laiterie et boucherie" il est clair qu'à la lecture des caractères à rechercher, la vocation viande n'est plus à l'ordre du jour:

- la robe est généralement rouge, varie du rouge clair brun avec ou sans marques blanches qui se rencontrent le plus souvent à la tête, aux ars, au ventre et au pis;

- la taille moyenne varie de 1,35 m à 1,45 m au sommet du garrot et son poids moyen, sans engraissement préalable, est de 500 à 550 kg à l'àge adulte;

- la tête, petite, porte des cornes s'écartant sur le côté et décrivant un arc de cercle, elles vont en se relevant vers les extrémités. Ces cornes sont fines, d'un blanc nacré à la base, deviennent progressivement d'un noir jais en avançant vers la pointe;

- le cou est mince et long avec un petit fanon, le "pignon du bisquet" saillant et bien descendu. Le garrot est assez large, bien fourni et la ligne du dos est assez rectiligne jusqu'à la naissance de la queue qui est fine et longue. Les hanches sont peu saillantes et la pointe des fesses moyennement écartée;

- la poitrine est assez ample et la côte arrondie;

- les veines porte-lait sont très volumineuses, d'un calibre très développé, sinueuses et souvent même bifurquées vers les mamelles. C'est un des principaux indices d'une bonne laitière;

- les mamelles bien placées sont grosses, arrondies, carrées, comme on dit dans le pays, et recouvertes d'une peau très fine avec poils soyeux et peu abondants. Les quatre trayons sont bien placés et de grosseur moyenne.

- la peau du périnée varie suivant la nuance de la robe, mais avec un ton plus pâle et présente l'écusson flandrin;

- les épaules sont larges et épaisses; les avant-bras peu développés; les coudes minces et courts; la corne des ongles noire.

S'agissant des effectifs flamands au XIXe siècle, l'apogée de la race aurait été atteint en 1853 avec un million de sujets soit 8% de la population bovine française totale de l'époque.

Le premier grand recensement effectué par Lefour en 1863 dans huit départements (Nord, Pas de Calais, Somme, Aisne, Oise, Seine et Oise, Seine, Seine et Marne) abouti au chiffre précis de 803 742 tétes dont 573 732 vaches.

Avant la grande guerre, les diverses épizooties (peste, péri pneumonie) réduisaient déjà cette population à 680 000 sujets.