La race

Dans son dictionnaire vétérinaire écrit en 1771 ; BUCHOZ note la présence dans l’Aunis et la Saintonge de bêtes dîtes « flandrines » qui se distinguent selon cet auteur par une plus grande taille et leur haute production laitière.

Déjà donc au XVIIIe siècle, le bétail originaire des Flandres faisait parler de lui et impressionnait une campagne française pourtant si riche de diverses races bovines. L’élevage français a de fait produit un grand nombre de races qui ont été créées et ont évolué en fonction de leur adaptation aux différents milieux, de vocations apparues naturellement ou de choix de sélection prédéterminés.

Dans cet environnement concurrentiel, la vache de race flamande a assurément occupé une place particulière. Il est vrai que peu de races ayant connu une extension aussi importante, ayant été créditées d’une aussi forte supériorité en matière de productivité, ont eu à affronter autant d’adversité.

Les épizooties, les guerres mondiales, les erreurs ou les malversations des hommes, une modernité avant l’heure ont eu raison de ce qui aurait dû manifestement se traduire par une supériorité nationale, voire internationale.

Son histoire riche et mouvementée, la race flamande la doit aussi certainement à la personnalité incomparable de l’éleveur flamand empreinte d’individualisme, d’orgueil et faite d’une opiniâtreté allant parfois jusqu’à l’entêtement. Paradoxalement, c’est dans ce caractère flamand que se trouve sans doute l’explication autant de la chute de la race flamande que du fait qu’elle ait su résister et en définitive retrouver une audience à laquelle on ne croyait guère il y a encore quelques années.

Dès lors, est-il permis de parler « d’exception flamande » ? Certainement, même si en élevage les exemples de destinées promises au plus bel avenir et disparues précocement ne manquent pas. Mais il est incontestable que la Flandre a produit une race exceptionnelle dont le parcours et l’expansion hors de ses frontières a profondément marqué le monde paysan.

Ses éleveurs vous diront même qu’il s’agit là de la plus belle création originale de la Flandre, du fleuron dont elle doit être le plus fier.

Prétention exagérée ou simple évidence, toujours est-il que le sujet mérite que l’on s’arrête sur son passé ancien et récent, ne serait-ce que pour témoigner de l’efficacité de l’agriculteur flamand au long des siècles.