De l'écrasante responsabilité des hommes
À I'issue de la seconde guerre mondiale, la flamande est fortement diminuée. Sélection et contrôle laitier sont désorganisés. Le repeuplement de la race s'effectue majoritairement avec des animaux français frisons pie noirs et parfois normands, dans la Somme notamment. Seuls les éleveurs du berceau de race reconstituent peu à peu leur cheptel et reprennent les inscriptions à titre initial puis au titre de la descendance.
La race se trouve donc très fragilisée à l'heure du développement de l'insémination artificielle et du contrôle laitier et dans un contexte de concurrence exacerbée entre races. Affaiblie, la flamande allait devoir en outre supporter trois handicaps majeurs, annonciateurs d'une chute certaine:
Cette critique sur cette prétendue mauvaise fin en boucherie de la race se traduisait d'une part par l'effondrement des cours des veaux de boucherie flamands et d'autre part par un commerce trés lucratif des marchands en bestiaux remplaçant de lourdes flamandes par des frisonnes, soi-disant plus intéressantes ou plus adaptées.
Cette mainmise de quelques éleveurs sur la flamande démontre qu'il ne serait pas exact de rejeter l'entière responsabilité du déclin de la race sur des facteurs extérieurs. Ainsi, sitôt après guerre, seuls des taureaux provenant de quelques étables renommées et travaillant les mêmes lignées sont admis à l'insémination.
Cela aboutit à la situation extravagante qu'en 1957 le célébre taureau MIRON était à l'origine de 26 taureaux d'lA sur 32 que ce soit en tant que père, grand-père ou arrière grand¬père.
Comment dans de telles conditions miser sur une flamande pourtant toujours bien meilleure productrice que la frisonne:
Contrôle Laitier 1950
Flamande |
4311 kg à 35.9 TB |
Frisonne |
3990 kg à 35.2 TB |